EcoBiogaz : La biométhanisation, passage obligé vers la réduction des émissions des gaz à effet de serre et l’indépendance énergétique de l’agriculture : est-elle une alternative économiquement rentable ?

Programme :

Interreg IVA Grande Région

Durée :

32 mois (mai 2012 – juin 2015)

Coût total du projet :

2 210 647 € – 1 105 323,50 € de contribution FEDER

Porteur de projet :

Asbl Au Pays de l’Attert (B)

Scientifiques :

  • Centre de Recheche Public – Gabriel Lippmann (L)
  • ULg, Campus d’Arlon (B)
  • INPL Ensaia – Nancy (F)
  • IZES Saarbrücken (D)
  • Agra-Ost (B)

Exploitations pilotes :

  • Ferme du Faascht (Kessler SCRL) (B)
  • Biogas Biekerich (L)
  • Bio Recycle Mignéville (F)
  • Biogas Rohlingerhof (D)
  • Naturgas Kielen (L)
  • La ferme de la Bouzule (F) d’Ensaia

Description :

Considérant la biométhanisation comme le passage obligé vers une valorisation de la matière organique impropre à la consommation humaine et animale sous forme d’énergie et d’intrants pour l’agriculture, le partenariat du projet a voulu répondre à ces questions :

  • Les installations sont-elles économiquement rentables ? Comment les gérer, les entretenir et détecter leurs faiblesses passagères en vue d’optimiser leur rentabilité économique ?
  • Quels sont les impacts positifs du digestat sur les sols à long terme ?
  • Quelles valorisations possibles du biogaz et de la chaleur ?
  • La filière peut-elle intervenir dans un processus d’agriculture plus autonome et respectueux de l’environnement ?
  • Comment développer davantage la filière avec la formation dans l’enseignement et l’information du grand public ?

A travers 4 actions :

Action 1 – Gestion économique et innovante

  • Étude historique et administrative des 5 installations (B, L (2), D, F) et de l’unité pilote de la Bouzule (F). Modélisation de la rentabilité économique des installations et établissement de simulations économiques individuelles adaptées aux quatre versants de la Grande Région (GR). Mise à jour, analyse et comparaison des lois régionales et de leurs conséquences sur la gestion du processus. Développement d’un outil simple d’évaluation d’unités  » type  » sur la GR en fonction de paramètres de bases (ex. : intrants, taille de l’installation, valorisation énergétique).
  • Accompagnement des installations existantes afin :
    • d’améliorer les outils techniques et la gestion quotidienne.
    • de détecter les différents problèmes et proposer des solutions d’investissement pour assurer une véritable rentabilité économique.
    • de réaliser un échange de savoir-faire et d’expériences entre les installations.
    • de réaliser une étude d’une installation de +/- 50 kWh adaptée aux fermes de la GR : étude économique, financière et technique de sa conception.
  • Étude économique de la valorisation du biogaz :
    • Stockage du biogaz en vue de fournir des pics de production électrique.
    • Épuration et vente du biogaz sur le réseau.
  • Mise en place des outils développés dans le cadre du projet Optibiogaz pour la sécurisation de l’alimentation des digesteurs et la formation des acteurs à l’utilisation de ces outils.
  • Organisation d’un concours interrégional aboutissant à la réalisation de 5 études de faisabilité sommaires pour la mise en place d’un concept innovant de valorisation de la chaleur ou sous-produits ou d’optimisation innovante de la valorisation de la chaleur ou sous-produits existants.

Action 2 – Nouvelles recherches en aval

  • Analyses de la couverture des sols par les plantes intercalaires destinées à la biométhanisation afin de démontrer l’impact positif sur la durabilité des sols et de la protection positive de l’eau.
  • Recherches approfondies sur les digestats (composition, transformation) et de leurs effets à long terme sur les sols en terme de fertilisation, de teneur en matière organique et d’activité microbiologique. Un accent particulier a été mis sur la fertilisation azotée en rapport avec la directive européenne des nitrates qui aujourd’hui encore, ne tient pas compte de la minéralisation de l’azote réalisée par la biométhanisation. Mesure de l’efficacité du processus dans la destruction des agents pathogènes.

  • Recherches sur la valorisation de la chaleur et du CO2 avec analyse financière de faisabilité :
    • Séchage du digestat (compost et engrais sec) avec récupération de l’ammoniac pour commercialisation.
    • Valorisation du CO2 : pour production de biomasse, de carboglace, de gaz inerte pour la conservation des fruits et légumes.
    • Manière d’optimiser la récupération de l’azote afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES)
    • Étude économique d’une installation de séchage de foin pour optimaliser le produit et réduire la dépendance de la production animale vis-à-vis du soja importé.

Etude sur le séchage du foin avec des énergies renouvelables

  • Et sur toute autre valorisation de la chaleur et du CO2 pour une agriculture plus stable financièrement, plus respectueuse de l’environnement et mieux adaptée afin d’obtenir des produits plus sains.
    • Valorisation des cendres de bois, provenant des centrales de cogénération régionale, comme engrais combiné avec une fertilisation azotée par du lixiviat (la phase liquide) de digestat. Valorisation agricole et forestière de cet engrais.
    • Essais techniques d’épandage afin de limiter la volatilisation de l’ammoniaque sur le champ. Mesure des pertes ammoniacales lors de l’épandage.

Action 3 – Promotion des sous produits : digestat, chaleur, ammoniac et CO2

  • Suite aux résultats des analyses de l’action 2 :
    • Promotion des sous-produits issus de la biométhanisation comme les digestats valorisés sous forme d’engrais de ferme, pour le maraîchage, le jardin, etc.
    • Promotion du digestat séché (les granules) sur le marché en GR, ce qui peut être une voie innovante pour diversifier/stabiliser le revenu agricole et de là stabiliser voire créer des emplois dans ce secteur fort instable.
    • Promotion du séchage de foin sur base de l’étude économique. Un foin coupé et séché directement conserve toute sa valeur nutritive, surtout au niveau des protéines (idéal pour les vaches laitières). Ce processus est une réponse pour une région où les périodes de récolte sont souvent perturbées par le temps et permettra aux agriculteurs d’être indépendants de l’exportation du soja et/ou des farines animales
    • Promotion et commercialisation de l’ammoniac
    • Promotion et commercialisation du CO2
  • Analyse des différentes certifications concernant les engrais organiques en vigueur dans la GR pour converger dans le même sens (standardisation et normalisation des produits)

Action 4 – Diffusion et formation

Transfert d’information vers les décideurs en Grande Région dans le but d’harmoniser le contexte législatif relatif à la biométhanisation. Dans la Grande Région, les universités de Liège, site d’Arlon (B), de Sarrebruck (D), de Nancy (Lorraine) et le Centre de recherche public Gabriel Lippmann (L) sont d’avis qu’il faut mettre au point un module d’enseignement d’un nombre d’heures qui devra être défini et aborderait les volets scientifique, administratif, financier et de gestion. Les heures d’enseignement seront les mêmes dans les différents centres et données par les mêmes enseignants :

  • Pour l’enseignement agricole moyen (baccalauréat), des plaquettes seront éditées et des formations seront organisées pour les enseignants responsables avec aussi des échanges entre les écoles intéressées.
  • Pour les professionnels, développer un manuel de bonnes pratiques
  • La possibilité de mettre sur pied un organisme interrégional de conseils sera étudiée

Presse et présentations

 

 

 

Soutiens